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  • : Ma valisette et moi
  • : Partager une expérience de vie: poser sa valisette pour vivre dans un "ailleurs"...moments de vie, instants pris, bonheurs et avis, réflexions et soucis.
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La Brouette Volante ...

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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 07:23

Le voyage entrepris est aussi l'occasion de deposer parfois son regard sur des lieux d'accueil pour les enfants et familles qui ont des difficultes liees aux conditions de vie du pays. Un autre moyen de mieux connaitre les terres sur lesquelles je pose ma Valisette.

Le continent asiatique a malheureusement un taux d'enfants et d'adultes atteints du HIV eleve, ainsi que les problemes de pauvrete et autres maladies qui parfois ne permettent pas aux familles de pouvoir s'occuper et eduquer leurs enfants comme ils le souhaiteraient et dans des conditions "decentes".

Retenez cependant que les mots prennent une autre signification lorsque l'on evoque le Cambodge, le Vietnam, la Thailande ; decent n'est  pas identique a la vie decente que nous pouvons avoir en France....

Ma premiere experience a donc ete celle au Cambodge, que j'ai deja eu l'occasion d'evoquer sur le blog.

Lors de mes migrations interieures au Vietnam, j'ai eu l'occasion de visiter deux autres orphelinats :

  • le premier a Hoi An 
  • le second a Dalat.


HOI AN

 

Ce centre accueille des enfants handicapes, pour qui la comprehension, la marche, les gestes du quotidien representent des efforts tout particuliers et necessitent donc un accompagnement medicalise.
Ils sont repartis dans des dortoirs selon leurs ages et dorment a plus de dix a l'interieur de ces pieces. Les lits restent rudimentaires, un sommier, un matelas tres fin, peut etre une couverture. Les garcons plus ages ont des pieces plus petites avec de plus grands lits et un espace qui sied davantage a leurs besoins.
Il y a une ou deux salles de classes, avec du materiel suffisant pour le contexte ( a relativiser toujours...), et une salle de soin avec des medecins et kine. Il y avait alors deux volontaires dans ce centre dont une physiotherapeute me semble t'il.
L'accueil par le responsable/directeur a ete plutot froid et distant, et laissait une impression de "vite fait - mal fait".
Un petit tour a l'office situe dans la meme rue pour rencontrer le couple anglais qui gere cet endroit et a adopte un de ces enfants.
Il semblerait que cela soit un parcours du combattant pour pouvoir etre volontaire dans les orphelinats et centres au Vietnam; controle, administratif, le gouvernement est regardant de plus en plus.
J'ai eu l'occasion quelques jours apres de voir un reportage sur l'adoption au Vietnam qui evoquait une volonte de la part du pays de mieux controler ce qui se passait...coherence entre le vu et l'entendu.
Les enfants nous ont offert aux deux autres visiteuses et moi meme des sourires, des echanges de regards, des rires. Des enfants avant tout.

DALAT


Dans cette ville situee dans une region plus montagneuse du Vietnam, j'ai visite un orphelinat gere par une grosse fondation autrichienne.
Le concept et la vie quotidienne ressemblaient davantage a mon experience au Cambodge.
Une sorte de Village avec plusieurs maisons gerees par des femmes. Dans chaque maison, 4 a 6 enfants peuvent y habiter.
L'ecole qui porte le nom du fondateur se trouve juste a cote, les enfants s'y rendent a pied.
J'ai ete accueillie par la secretaire, une femme tres gentille qui m'a accompagnee toute la matinee pour ma visite et qui a fait le role de traductrice avec une des "mamans" que j'ai pu rencontrer et a qui j'ai pu poser des questions.
Sa plus grande difficulte est de pouvoir faire comprendre aux enfants comment avoir un bon comportement au quotidien, ils ne semblent pas respecter toujours les regles, mais n'est ce pas le propre de l'enfant et le role de l'educateur de transmettre, encore et encore des valeurs et principes de vie.
Ma vision d'occidentale, enseignante en LP et college rural m'a fait imaginer quelques comportements deviants qui me semblaient completement obsoletes lorsque j'ai vu les enfants, en costumes, timides, calmes, certes face a une visiteuse venant de tres loin.

Les enfants sont sponsorises pour une majorite par des etrangers de tous pays, mais les volontaires ne peuvent donner que des cours d'anglais, pas d'activites extra-scolaires, de jeux, d'animations, de sports.
Les "meres" signent un contrat pour 20 ans, elles n'ont pas le droit de se marier.
Le contrat peut etre rompu mais elles ne peuvent alors pas profiter d'une sorte de "retraite confortable".


a suivre


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25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 10:12

J'avais lu cette remarque sur un blog de voyageur, que je trouvais alors deja tellement vraie, meme si les aeroports restent un endroit que j'affectionne particulierement.

Pour voyager au Vietnam et en Thailande, vous pouvez aisement prendre l'avion, les vols interieurs sont raisonnables au niveau des tarifs, mais si vous voulez vraiment du depaysement, partager un trajet avec des locaux, en prendre plein les yeux : prenez le train et le bus.
Alors bien sur, cela va moins vite ( a ce propos je vous conseille le livre de Carl Honore : "Eloge de la lenteur"), c'est un choix, que je ne regrette pas et qui me laisse des souvenirs imperissables.


Se laisser bercer par le rythme des rails ou les virages de la route, par les flots de la riviere ou du delta que vous traversez et sentir le corps vibrer, reagir aux moindres bosses, vaguelettes plus vigoureuses et ouvrir grand les yeux, se blottir dans cette bulle de bonheur que les paysages et instants de vie observes vont nourrir durant tout le trajet.

J'ai alors eu l'occasion de voir le Cambodge, le Vietnam et la Thailande que je revais de decouvrir, ceux aux milles paysages faits de faune et de flore, de montagnes et de rivieres, de chapeaux pointus, de rizieres, de visages de femmes dans les champs, de vaches et de gros bestiaux nous regardant passer ou barrant la route et prenant leur temps avant de vous laisser continuer votre chemin, des enfants qui vous sourient et vous saluent de la main, des couleurs vivaces que le soleil rend encore plus brillantes...
Les paysages et les gens defilent, le trajet peut durer des heures, je ne me suis jamais lassee de regarder ce qui s'offrait a moi, luttant meme contre le sommeil pour ne pas en perdre une miette.

Et les rencontres et les moments de vie, comme dans le train de nuit au Vietnam, wagon siege pour etre avec les locaux, et s'endormir a cote d'un jeune etudiant avec qui je ne discuterais que le lendemain matin, se faire reveiller la nuit par des discussions auxquelles vous ne comprenez rien, mais c'est tellement chantant et les gens rigolent, vous n'en avez que faire de la fatigue...dans les bus, souvenirs de ces femmes qui s'endorment a moitie sur vous, qui vous offrent leur mais et s'occupent de votre bien etre, de ces voyageurs venant des quatre coins du monde.

Et le monde peut etre beau.

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17 octobre 2008 5 17 /10 /octobre /2008 07:56


Une grande ville...comme tant d'autres : circulation, pollution, bruit, vitesse, buildings, travaux, poussiere, bars, musiques, restaurants, touristes, relations superficielles, contacts interesses...

Arrivee par bus, le contraste a ete surprenant entre la tranquilite et l'apaisement du voyage en bateau et l'agitation d'une ville dynamique, a forte densite...comme hapee, je me suis sentie tel un poisson, sorti de son eau ou je me trouvais si bien quelques heures auparavant et pris dans les immenses filets de la ville.

Arrivee en fin d'apres midi, j'ai pu goute a un de mes moments preferes dans la journee, la tombee de la nuit, et ce qu'apporte comme magie, mystere, eclats et couleurs le gris qui s'installe.
Les premiers emois passes, la chambre chez l'habitant etait tres agreable, spacieuse, dans une petite ruelle ou l'on peut vite se perdre, bien plus intime et sans touristes...la aussi des gardes de nuit se trouvent postes, on se sent en securite...Les vols ou agressions aux touristes sont tres fortement reprimandes, on ne vous ennuie pas plus que cela, sans insistance...j'apprecie.

Ensuite, le matin, et son autre ambiance, un de mes autres moments preferes de la journee; la vie demarre, plus rapidement qu'a la campagne mais c'est bien plus detendu, il fait beau, je decide de marcher dans les rues et ruelles, de m'inpregner des odeurs et des couleurs de la ville, des visages et des quotidiens des personnes qui vivent a Saigon.


Puis le depart vers la banlieue chez une amie, expatriee depuis cet ete...et la je vais gouter a autre chose encore...

Cette vie d'expatriee ressemble a un feuilleton de "Sous le soleil" ou autre series americaines ou vous avez le bleu de la piscine, le vert du gazon du court de tennis, ainsi que du terrain de Volley-ball, la cuisiniere, le House-kepper qui viennent vous rendre la vie plus facile(?)...vous etes chez vous et chez tout le monde en meme temps...il faut pouvoir aimer, pour un temps du moins !

Mais Saigon, c'est aussi le melange de l'ancien et du nouveau, tout nouveau puisque cela construit...on marche de plus en plus le regard vers le haut, un melange de vies quotidiennes differentes :
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14 octobre 2008 2 14 /10 /octobre /2008 03:48
Je descends du mini-bus, et essaye de suite d'entrevoir le Mekong. Pour l'instant, une cour, un hangar au milieu d'une minuscule ruelle, entoures de maisons individuelles et d'arbres qui ne laissent rien voir, ni meme apercevoir lors d'un mouvement des branches grace au vent.

J'avance, traverse cette cour, longe le hangar, tourne a droite, je continue le long du hangar puis je vois la pirogue amelioree qui m'attend au bout d'une succession de planchettes de bois qui servent de tapis rouge pour acceder a la pirogue et s'asseoir sur la chaise, simplement posee dans la pirogue. Je repense, alors, a cet aventurier qui ecrivait alors sur son blog avoir goute aux joies humides du Mekong, certainement desequilibre lors de la traversee sur les planches ; je me concentre d'autant plus et fais appel a mes capacites fines d'equilibre et de readaptation, a mon oreille interne et aux sensations sous mes pieds. Je marche, un pied devant l'autre, je fixe les planches et essaye de cerner les pieges qu'il pourrait y avoir...mon parcours se termine, j'enjambe l'espace qui me separe de la pirogue et monte triomphalement dessus !

Je pose le premier pied sur le bord de la pirogue, je sens le tanguage, le doux mouvement de l'eau, je suis les deux pieds dans mon petit reve de traversee Cambodge - Vietnam en bateau sur le Mekong...j'entends la voix de Jeanne Moreau derriere moi !

La pirogue demarre, doucement, le bruit du moteur se mele a celui de l'eau, celle la meme que je peux sentir si je tends simplement le bras. Je m'impregne alors de toutes les images qui s'offrent devant, derriere, a cote de moi, de tous ces details qui font la difference : les petites huttes cachees derriere les arbres, la couleur brunatre de l'eau et les reflets du soleil qui prend toute la place dans le ciel, cette femme vietnamienne, que l'on ne peut distinguer tout de suite, happee par les feuillages, accroupie, avec son chapeau pointu, je ne puis voir son visage mais je me souviens de sa position dans l'herbe et j'imagine son histoire...elle est certainement bien eloignee de ce que je pense. Les pirogues des pecheurs, ces visages, ces sourires, ces gestes de la main...je reponds, j'aimerais aller leur parler, nous ne faisons que nous croiser, pour eux comme tant d'autres touristes, pour moi...comme dans un reve.

Le premier trajet jusqu'a la frontiere vietnamienne se fait avec serenite, apaisement et tranquilite, une succession d'images, de paysages se memorisent dans ma tete, je ne puis  faire connaissance avec mon charmant voisin qu'avec parcimonie, je ne veux manquer aucun moment...

La deuxieme partie de la croisiere est celle que j'ai le plus apprecie...
"Pourquoi ?" me demanderiez-vous, je vous repondrais alors ceci :
en remontant sur la pirogue apres l'arret obligatoire a la frontiere, nous avons emprunte un cours d'eau plus etroit, bien plus sinueux, ou une intimite particuliere se creea entre nous, la pirogue et la vie qui defile sur et au bord du Mekong.
 La luminosite particuliere que nous a offert cette fin d'apres-midi, comme un cadeau pour nous faire apprecier encore davantage notre arrivee au Vietnam, a donne des eclats et des reflets magiques a la surface de l'eau comme peuvent etre magiques certains moments particuliers, hors du temps, qui font sortir du quotidien ; des couleurs changeantes aux paysages plus lointains qui donnent envie de ne pas en perdre une goutte, une douce chaleur comme si vous etiez pris dans les bras d'un etre cher une fin d'apres-midi a Paris et que plus rien n'a alors d'importance ; ne compte que le moment...
Et puis les bras s'ouvrent, s'agrandissent pour vous faire entrer majestueusement a Chau Doc a la tombee de la nuit, avec cette atmosphere brumeuse, cette vapeur que vous voyez au loin mais dans laquelle vous etes depuis longtemps, qui vous enveloppe et la, vous ne pensez vraiment plus a rien, vous vivez.


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