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  • : Ma valisette et moi
  • : Partager une expérience de vie: poser sa valisette pour vivre dans un "ailleurs"...moments de vie, instants pris, bonheurs et avis, réflexions et soucis.
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La Brouette Volante ...

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 07:09

Nous remontions une des rues du village, ou vous trouvez aussi bien a votre droite qu'a votre gauche, de petites echoppes vendant des articles Tibetains, des colliers, bracelets, bagues mais aussi des ouvrages sur l'Inde et le Tibet et ,bien sur, sur le Dalai Lama, des petits magasins de sacs, de couvertures et d'articles hi-fi, de vetements et quelques bouddhas, de toutes tailles et couleurs, vous observent monter ou descendre, suivant le moment de la journee,cette pente...
nous remontions donc vers le point de rendez-vous permettant la distribution des bougies pour la marche nocturne du 10 Decembre 2008 : jour anniversaire de l'obtention, par le Dalai Lama, du Prix Nobel de la Paix.
19 ans deja...
et bien plus d'annees encore que la voix de Tenzin Gyatso fait resonner dans le monde entier, l'espoir de tout un peuple, du peuple de la Compassion et de la Non-Violence: le peuple Tibetain.


  Plus de 50 ans que cet homme porte les valeurs humaines d'un peuple dechire, qui souffre sous le joug du gouvernement chinois.

C'est egalement le jour ou les droits de l'homme sont remis a l'honneur, ces memes droits bafoues pour les Tibetains qui vivent sur leurs terres sans pouvoir sentir, ressentir et vivre la liberte.

Il fait nuit, nous marchons et je n'ai pas froid.
La respiration se fait un peu plus rapide, certains endroits sont un peu plus pentus que d'autres et au leger tournant de cette rue, je commence a entendre les voix qui se melent, grondement sourd au debut qui devient tres vite bien plus medlodieux.
La marche avait commence.

Nous nous melons alors aux robes rouges fonces des moines, nous sommes au debut du cortege, je vois flotter au loin deux grands drapeaux tibetains...mon compagnon me glisse alors au creux de l'oreille, en anglais: "c'est pour cela que je suis ici...".
Je partage son avis.
Je me laisse prendre par cette ambiance de recueillement melee a une determination pacifiste et un espoir de voir, un jour, enfin, le Tibet devenir libre et permettre ainsi a tous ces refugies de pouvoir retourner voir leurs familles.

Les mots Tibetains repetes, encore et encore, comme une douce melodie qui vous reste dans la tete et le coeur,  m'amene a fredonner, en harmonie avec les Tibetains autour de moi, sans toutefois comprendre toute la signification de cette phrase.

Le cortege fait plusieurs fois le tour d'un ensemble de maisons , certaines personnes restent surt le bord de la route, la bougie dans la main, des enfants suivent la cadence de la marche, parfois un peu rapide pour les plus petits, et ce moment privilegie mele une multitude de visages et de pensees differentes, tous unis pour partager une foi en un avenir meilleur, en des valeurs humaines, une reconnaissance absolue pour un homme, un seul.

Parce que c'est la nuit avec son jeu de mystere et de petites lumieres qui dansent au gre de la marche et du leger vent  qui fait vaciller quelques flammes, parce que je suis entouree de moines, de tibetains et fait partie de ces etrangers qui epousent, font corps avec cette cause, le moment est magique.


Pas besoin de mots, des regards, des sourires suffisent a comprendre l'intensite de l'instant, son importance.

Nous desendons ensuite vers le Temple du Dalai Lama, et avant de penetrer a l'interieur, je vis un instant d'echange avec une tres vieille femme, tibetaine, a cote de qui je me suis retrouvee au gre du mouvement spontane du cortege.
Habillee traditionnellement, elle tente de me dire les mots que j'entends depuis le debut, que je repete, maladroitement, je souris, elle aussi et nous poursuivons...

 voir se regrouper alors, en un seul lieu, tout le cortege: femmes, enfants, moines, hommes, etrangers entre tous ces petits points lumineux, me serre la poitrine d'une emotion comme je les aime...
peu importe ce qui peut se passer ou se dire ailleurs, peu importe d'ou tu viens, nous sommes tous assis, les yeux tournes vers le portrait de Tenzin Gyatso.

La place centrale est presque remplie, je regarde de chaque cote, le jeune moine tibetain assis a quelques centimetres, tous ces visages, j'essaye de lire a travers les regards que je surprends, que j'observe, m'impregner du moment, entierement, me nourrir de cet instant particulier.

Nous nous levons, a la demande de l'homme qui fait face a toutes les personnes presentes, et un chant debute. Je me laisse bercer par ces sons, ces intonations, je ne comprends toujours pas les mots, mais je sens, ressens la vie et la croyance qui se trouvent derriere...je ferme les yeux, je n'ai toujours pas froid...

Les frissons arriveront ensuite, au visionnage du documentaire sur grand ecran qui evoque la venue en terre tibetaine d'une jeune femme alors nee ailleurs, mais qui veut venir voir son pays.
Avec elle une video du Dalai Lama, un message d'espoir et de courage pour les Tibetains restes a Lhassa et dans tout le Tibet.
Cette jeune femme se trouve etre la "passeusse" clandestine de ces images formellement interdites par les chinois.
Interdiction de parler du Dalai Lama, de religion bouddhiste, d'afficher a l'interieur comme a l'exterieur des images et des photos de sa saintete, la prison vous attend dans ce cas la.

IMAGINEZ...
toutes ces familles tibetaines, certaines habitant a Lhassa, certaines dans de petits villages, une autre dans une grande tente au milieu d'une immensite entouree de montagnes, d'autres retirees de ce que nous pouvons appeler un semblant de civilisation...des peres de familles avec leurs femmes, des enfants, des bebes, des "ancetres", tous, les yeux, les regards comme "hyptnotises" lorsque le Dalai Lama apparait sur le petit ecran.

C'est un moment qui mele la peur, celle peut etre de voir des soldats chinois arrives et prendre tout la famille pour les emmener la ou la liberte est encore plus reduite, et l'Espoir.
A travers tous ces visages, a travers les larmes qui ont coule sur les joues de cette vieille femme portant un bebe sur ses genoux, a travers les quelques mots et emotions que certaines personnes ont pu exprime, j'ai ressenti toute la difficulte de leur position, toute l'admiration envers Teyzin Gyatso, et le bien fait que porte cet homme en lui et qui touche directement le coeur de ces milliers de Tibetain.

Ces quatre jeunes femmes, aux visages si purs, aux yeux remplis de tendresse et de gentillesse, de timidite et de pudeur aussi, disent se sentir plus forte apres avoir ecouter le message, ces mots ddoivent encore resonner dans leurs oreilles et leurs esprits.
Pour certaines personnes, c'etait la premiere fois qu'ils voyaient le DL...

Ces scenes hautement emouvantes sont entrecoupees des paroles de la Tibetaine qui effectue le voyage et qui raconte ses difficultes ainsi que de documents historiques ou la violence envers les Tibetains est, pour moi, insoutenable...
Nous le savons, certaines images, comme celle de ce jeune homme se tenant debout face au char dans une immense avenue sont connus...ce jeune homme se brulant lui-meme parce qu'il ne peut pas vivre dans ces conditions et souhaite interpeller les gens..., cet homme dans le reportage qui evoque son desir parfois de se suicider...nous le savons, et puis nous oublions.

Nous oublions qu'ailleurs, ces memes droits qui nous protegent bien chaudement chez nous sont bafoues ailleurs, que la violence et la terreur regne en maitre sur des parties du globe...juste se mettre a la place, tentez d'imaginer ce que nous, nous ferions...et peut etre, ce que nous pourrions faire de plus.

Les larmes coulent sur mes joues, comme celles du Tibetain assis a deux metres de moi, comme celles que je ne vois pas a cet instant...

J'ai froid.

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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 08:58

Lorsque je visitais un orphelinat au Vietnam, a Hoi An, j'avais rencontre deux anglaises d'origine indienne. L'une d'elle m'avait alors conseille, lors de mon voyage en Inde, d'aller voir le "Golden Temple" d'Amritsar.

Me voila donc reveillee en sursaut ce lundi matin, a 3 heures 40 alors que le bus pour descendre a Dharamsala est a 4 heures et qu'il faut grimper des dizaines de marches avant d'arriver sur une des routes principales et rallier la sation de bus.

Je finis mon sac aussi vite qu'une coureuse de 100 metres, claque ma porte et m'en vais dans la nuit noire "attraper" mon bus.
En haut des escaliers je vois a quelques metres un chien, et ceux qui me connaissent savent que je peux avoir des frayeurs avec ces animaux, que j'essaye d'apprecier et d'aimer un peu plus chaque jour en bouddhiste debutante que je suis, mais la, je ne peux m'empecher, alors que mon coeur bat deja la chamade, de m'imaginer une bataille feroce avec cet animal errant.
Bien evidemment je me dis alors qu'il est en train de manger les restes d'une poubelle qui trainent sur le bord de la route et que son estomac ne lui permettra meme pas de voir passer mon ombre, tout occupe qu'il est a se remplir la panse.

J'hesite et en me retournant je vois arriver une ombre tout d'abord puis se dessiner dans la montee des marches une silhouette et enfin un voyageur sac a dos tout comme moi, me voila rassuree, j'ai trouve mon bouclier.

Il va a Amritsar egalement, en plus d'un bouclier, cela devient un compagnon de route, de premiere classe en plus, il a deja ete au Temple d'Or.

Apres le premier bus qui nous emmene a Dharamsala pour prendre ensuite le second bus direct pour Amritsar, nous voila arrives dans cette ville, sorte de capitale pour les Sikhs, religion dont je vous avais deja touche quelques mots dans un article precedent.
Nous prenons un velo rickschaw et direction le Temple ou nous pouvons dormir "gratuitement" contre somme toute, et c'est bien normale, une donation.

Je vois alors apparaitre le temple au fur et a mesure que nous avancons, lentement,  le conducteur a deux personnes sur sa banquette avec deux gros sacs a dos, je ne sais combien cela peut faire en kgs...je comprends que ces hommes la ne pesent pas beaucoup...

Apres avoir fume notre derniere cigarette sur le velo, puisque cela est interdit dans l'enceinte du temple et dans une zone autour du temple, la religion Sikh demandant de ne pas fumer, de ne pas boire d'alcool...entre autres, apres avoir rejoint le dortoir au Temple reserve pour les touristes etrangers, ou puisque nous sommes deux nous avons droit a une chambre avec trois lits (sacre confort supplemantaire...), un espace plus intimiste.

Le temps de s'installer un minimum et me voila en ce debut d'apres-midi, malgres deux heures de sommeil (et une frayeur canine...!) en train de me diriger vers une des merveilles du monde.

Je dois dire que j'en avais entendu parler, que j'avais lu le guide et d'autres prospectus a propos de ce lieu et que j'ai ressenti un melange de : "ah oui c'est beau mais en meme temps je m'attendais a autre chose..." l'espace de quelques secondes avant de me "remplir" les yeux de tout ce que cet endroit offre, et de me laisser reellement prendre par l'atmosphere religieuse et imposante de ce carre blanc ou trone, en plein milieu de l'eau sacre, le Temple d'Or.

Y defile des centaines et des centaines de Sikhs toute la journee, pour leur priere quotidienne (qui est egalement demandee par cette croyance), hommes, femmes, enfants.
 Du Temple d'Or, resonne toute la journee durant, une voix (qui change toutes les heures) recitant melodieusement les textes sacres.
Je m'asseois et je regarde, prends quelques notes.

La-bas, quelques homme sse deshabillent et vont se baigner dans l'eau sacre, un espace ferme est reserve pour les femmes ailleurs.
La il y a les deux files d'attente pour penetrer dans le temple, une rapide pour faire le tour en dix minutes et une autre pour ceux et celles qui souhaitent prendre le temps de prier et d'ecouter les textes sacres.

Des turbans sur la tete de tous les hommes Sikhs qui ne doibvent pas couper ni leurs chevux ni leurs barbes a partir du moment ou ils sont baptises.
Je ne sais si c'est cette coiffe qui donne a tous les Sikhs, un regard que je trouve si profond, tres sombre, mais oh combien penetrant.
Cette religion pour la resumer en quelques mots rapides prendrait un peu le meilleur de la religion musulmane et de la religion Hindou. La femme est consideree comme l'egale de l'homme et beaucoup de valeurs humanistes representent le chemin a suivre.

Ce sont depuis mon arrivee en Inde, les hommes Sikhs que j'ai trouve les plus sympathiques et ouverts, desireux de faire partager leur croyance, acceptant les personnes venant de toutes parts, sans differences.

Je laisse alors divaguer mon esprit et me demande en voyant autant de monde marcher dans le meme sens autour du Temple, ce que cela donnerait si une bombe venait a exploser?
Tellement d'enfants, de femmes, d'hommes, d'humains, dans un endroit de recueillement, qui represente tellement pour toutes les Sikhs...

Face a une autre entree, il y a deux petite salles de prieres, avec deux hommes, assis, un grand livre avec les textes sacres devant eux, et quelques personnes qui viennent se prosterner devant la vitre.

Des Sikhs passent avec une petite arme accrochee a leurs hanches, je me releve, fait le tour, et quitte le Temple, j'y reviendrait le soir pour le voir illumine...a suivre


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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 08:33

Aujourd'hui nous sommes le 10 Decembre 2008, et le village de McLeodGanj est en emoi puisque c'est le jour anniversaire de l'obtention du prix Nobel de la Paix par le Dalai Lama, voici 19 ans...deja.

Et la cause de poursuivre d'animer des milliers de Tibetains et des gens venant de differentes parties du monde.
Apres le dernier petit dejeuner dans ma cantine matinale ou le special muesli est un delice, (qui a reussi a me manquer lors de mon escapade a Amritsar), nous sommes alles, Jean-Paul et moi, au Temple du Dalai Lama ou les festivites avaient debute tot et que nous avons manque de peu.
Peu importe, la foule est la, les stands devant l'entree sollicitent des signatures, des messages pour les droits de l'homme, la cause du Tibet, les Nations-Unis, les ecoles du village.
Loterie, vente de livres, prospectus, les femmes tibetaines se sont  mises, pour cette occasion, sur leur "31" : talons, maquillage, les enfants sont habilles en costumes traditionnels, et encore davantage de moines circulent dans cet espace dedie au bouddhisme.
Apres avoir tourne autour du temple dans le sens des aiguilles d'une montre, et avoir fait tourner les cylindres permettant d'evoquer et solliciter les mantras et prieres humanistes, nous sommes alles a l'interieur du temple.

Ma reflexion sur le bouddhisme s'est approfondie depuis cette quinzaine de jours passes dans le nord de l'Inde et j'ai, pour la premiere fois, "prier" devant le bouddha de la Compassion, celui qui m'accompagne depuis mon arrivee ici.
Pour la premiere fois, j'ai ressenti, physiquement et spirituellement, ce debut de foi en cette philosophie de vie:
 je suis une bouddhiste debutante,
et je teste ce type de croyance , une nouveaute pour moi, mais qui change certaines perceptions que j'ai de la vie, des gens, des relations, des actes que l'on fait au quotidien.

Nous sortons ensuite pour faire le grand tour du Temple, une ballade tres agreable, coloree, avec une multitude de petits drapeaux tibetains vert, jaune, bleu, rouge, blanc avec les mantras inscrit dessus, les pierres avec des ecritures tibetaines, et toujours les memes rouleaux que l'on retrouve parfois sur le chemin, permettant la priere et les recitations "amplifiees".

Les magasins, les restaurants et autre shops tenus par des Tibetains sont tous fermes aujourd'hui.
Cette apres-midi, a 16 heures, je saurais si je suis l'heureuse elue a la loterie pour une des ecoles du village, puis la marche des bougies dans les rues de la ville suivra cette manifestation ludique.

Enfin la soiree sera dediee a un concert par des artistes venant du Nepal, d'Inde, du Tibet: chant; musique traditionnelle au programme.
Je suis heureuse de profiter de ces moments hautements importants pour une population dont la cause ne peut laisser indifferent.

TIBET LIBRE


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6 décembre 2008 6 06 /12 /décembre /2008 10:17

Le titre de cet article m'est apparu apres avoir pense plus de dix jours dans cet havre de paix, et d'avoir garde en tete les mots d'une bloggeuse, qui etait passee par cet endroit voila quelques mois et qui disait qu'il y avait pas mal de gens perdus qui venaient a Mc LeodGanj...



Que pouvons-nous traduire, comprendre a travers ce mot : "perdu"?


Pour etre une amatrice respectueuse des mots et de leurs sens premiers, de ceux que l'on redefinit parce que l'on est homme, femme, bouddhiste, juif, fortune, intellectuel, malade, ayant eu des experiences diverses et variees, il est certain que pour deux personnes l'interpretation peut etre differente et represente des choses parfois opposees, parfois similaires ou presque...tous differents - tous egaux.


Ici, a Mc LeodGanj, j'ai eu l'occasion de rencontrer des indiens, des tibetains, des touristes venant de France, du Cameroun, d'Angleterre, du Canada, de Russie, des Etats-Unis. Chaque echange a ete l'opportunite de decouvrir des gens reflechis, animes par des valeurs de respect, de solidarite, d'ouverture.
Certains sont la en tant que volontaires, et il est vrai que ce petit village, en un perimetre restreint, abrite plusierus associations, pratiquement voir entierement dediees a la cause tibetaine.


Alon, Anglais, je le croise le matin devant la petite boutique de Cafe qui recherche des "volontaires pour une semaine ou plus?" (Volunteer needed - one week or more?) et qui a bricole avec des morceaux de bois recuperes deux ou trois tables ou bancs pour l'ecole. C'est la premiere fois qu'il tente ce genre de travail manuel, et ma foi, une fois peint en blanc et rouge, ce materiel scolaire a "de la gueule". Il reve de venir en Afrique, parce que eleve en Angleterre dans un quartier a 90% africain, il etait un des seuls "toubabs" dans son ecole. J'espere le revoir en tant que volontaire cet ete au Mali.


Jean-Paul, Camerounais, bouddhiste depuis 12 ans, est la pour sa "retraite spirituelle". Melange de culture africaine avec cet accent si joyeux, cet engouement pour tout et presque rien, c'est un livre ouvert, parfois la lecture se fait un peu longue, mais c'est une rencontre haute en couleurs (!) qui m'aura permis d'en apprendre plus sur cette philosophie de vie que je fais mienne, que je m'approprie de plus en plus.


Michael, Russe, la avec son pere et son beau-frere, qui parlent tres fort, trop fort, le matin et le soir, et qui se retrouvent souvent devant le bureau de Western Union. Il se ballade dans les rues et aiment bien discuter avec les femmes. Il connait le Reiki et d'autres pratiques issus du continent oriental - indien.


Un americain, dont je ne me souviens plus le prenom (je n'imputerais cet oubli qu'a ma memoire defaillante, il parait que cela arrive a beaucoup de monde...! et non pas aux origines de ce jeune homme, entre un pays et ces habitants tout un monde parfois...et heureusement).
Etudiant en agriculture, il a deja pas mal voyage dans son pays, ses parents ont une sorte de ferme, il se souvient et cela doit venir aussi de la,cette envie de s'installer avec ses propres terres et faire de la culture saine et raisonnee,  lorsqu'il etait enfant sur le tracteur avec son grand-pere. Nous discutons le matin, dans notre repere pour le petit dejeuner ou tout le monde demarre au Muesli et pain tibetain...un regal.


Un couple, une Francaise, et un Norvegien, volontaires pour donner des cours de langues dans le centre LHA, a vocation sociale pour aider les tibetains a developper des competences linguistiques pour peut etre aller vivre ailleurs et trouver un metier qui leur plait et leur donner les moyens de vivre convenablement.


Un indien, receptionniste de l'hotel ou j'ai migre apres ma premiere guesthouse, certainement heureux de voir arriver une touriste dans ce lieu en travaux, et ma foie avec des chambres agreables de part l'espace qu'elles offrent mais un brin crado et ou les normes d'electricites...non on en parle pas des normes ici...
Nous avons passe deux soirees a discuter, a la bougie, sur la terrasse sur l'Inde, la France, les attaques de Mumbai, le Dalai-Lama, la vie ici, les rapports hommes-femmes, les traditions, la religion, la difficulte de la vie, l'argent.
Et comme certaines autres personnes, pas completement seul, mais dans une routine et un quotidien, les arrivees apportent leurs lots d'emotions, que je pense amplifiees. Une autre prendra cette place apres moi. 


Tenzin (?), la jeune tibetaine, a qui j'ai consacre un article, et tout le staff du restaurant MountView, une equipe jeune et tres sympathique, avec qui j'ai ri, parle de la situation du Tibet et que si le Dalai-Lama part...c'est la fin pour tous les tibetains...


Une Canadienne, qui parle tres bien Francais, ici avec son mari, qui voyagent en Inde et qui ont pose leurs bagages pendant quelques temps dans cette ville, une douceur dans la voix, une gentillesse dans les yeux, un meme pole partage, le petit dejeuner en sa compagnie est tres agreable en plus du Muesli et des fruits. Echanges d'anecdotes sur le pays, d'endroits visites, de choses vues et vecues, et de bons plans.
A bientot peut etre sur la route... 


Une Francaise, qui vient de Vendee, rencontree alors en attendant d'assister a un concert tibetain, entouree de son fils qui est installe en Inde et d'un ami. Elle est ici parce qu'atteinte d'une maladie incurable, elle ne sait pas combien de temps il lui reste, son fils l'a convaincu de venir et de tenter la medecine tibetaine. Alors qu'elle etait encore en chaise roulante, ici elle marche avec une canne,une petite victoire.
Elle pense a elle, un peu, desormais, et plus a sa fille alcoolique...
son visage pendant le concert refletait bien des souffrances.



Et toutes ces personnes avec qui quelques mots sont echanges, dans un cafe internet, au detour d'une rue, sur une terrasse, dans les montagnes...tous ces sourires et "Namaste" echanges dans les ruelles de cette petite ville.


Alors McLeodGanj, c'est aussi cela, perdus ou retrouves, on y vient pas par hasard et on en repart avec quelque chose de plus dans le coeur et la tete:

avec quelques mots de Tibetains,
des photos offertes et des cadeaux,
des pratiques nouvelles de Yoga, de massages, de bouddhisme,
de Reiki, de cuisine, de medecine...
et des images, tellement d'images qu'il n'y en  pas de plus ou moins belles, de plus ou moins fortes, il faut juste gonfler son coeur encore et encore, l'ouvrir pour accueillir tous ces souvenirs, toutes ces emotions...

je m'arrete la.
FIN



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5 décembre 2008 5 05 /12 /décembre /2008 09:15


Lors de ma pause dejeuner de mercredi, jour ou j'ai decide de rester encore un petit plus longtemps a McLeodGanj - Dharamsala- havre de paix indien aux fortes couleurs et valeurs tibetaines, il m'a ete donne de rencontrer une jeune tibetaine de 22 ans, qui travaille dans un restaurant: Le MountView.

Alors que j'etais attablee, et venais de sortir ma lecture bouddhiste, elle s'est installee face a moi et m'a dit qu'elle souhaitait que l'on discute toutes les deux.

C'est alors avec un grand plaisir que j'ai chasse mes ecrits, pour prendre le temps de connaitre cette jeune femme dont la demarche m'a interpellee et beaucoup plu.

Nous debutons alors notre echange et je lui pose des questions sur elle, son travail, sa famille, ses amis, la vie a Dharamsala.
Son anglais est approximatif, mais je parle lentement, doucement en essayant parfois de reformuler, avec le peu de vocabulaire que j'ai dans mon bagage linguistique.
 Nous nous comprenons, nous sourions.
J'avais l'impression de lire, intuitivement car j'en avais deja fait l'experience, la "solitude amicale" et le besoin de rencontre et de boulversement dans un quotidien qui avaient guider ses pas en ma direction.

Nous sympathisons tout naturellement, et j'en profite alors pour lui demander s'il est possible de venir le lendemain soir "en cuisine", regarder et donner un petit coup de main, participer au travail du "staff".
Sans aucun probleme, je suis la bienvenue...elle m'offre le cafe, et le Tchai (the, tres populaire ici en Inde -avec ou sans lait, la plupart du temps avec) de l'apres-midi, lorsque je repasse la voir et que nous discutons a nouveau.
 Elle me propose alors de voir son "home", j'avais rendez-vous, je decline l'invitation mais nous avons unebelle soiree a partager le jour suivant.

Cette jeune tibetaine a quitter son pays accompagnee de deux autres filles et deux garcons il y a dix ans et ont marche tous les cinq ensemble pour echapper a la main mise chinoise, esperer pouvoir etudier et aller a l'ecole et avoir une vie plus paisible.
 Elle avait alors un peu plus de 12 ans, ils ont marche parfois le jour, parfois la nuit, parfois un bout des deux, avec les provisions sur le dos.
Avoir une vie "meilleure", differente, en dehors de son pays que l'on aime ou vit alors le reste de sa famille, a part sa soeur qui avait deja fait le trajet et etait deja installee a McLeodGanj, elle a aujourd'hui 28 ans et trois enfants : deux filles et un garcon.


En arrivant et apres s'etre fait soignee ses pieds, malades et ronges par la longueur du trajet et ses difficultes, par le manque d'hygiene et de soins pendant ce periple, elle travaille pendant quelques mois dans la maison du Dalai-Lama, un tres bon souvenir pour elle que de s'occuper de la cuisine, de la salle television, de la chambre...



Puis apres un autre petit boulot, elle est "manager" dans ce restaurant, dans lequel je n'avais jamais mis les pieds auparavant.
 Pourtant a Mc LeodGanj, tu peux vite faire le tour des retaurants si tu y restes un certain temps, c'est un village relativement petit et qui se concentre sur deux, trois rues, en montagne, c'est a dire que ca grimpe, parfois severemment !

Le lendemain, je repasse la voir l'apres-midi et nous allons cette fois-ci dans son "home", qui est une chambre dans le meme petit immeuble-chalet ou se trouve le restaurant.
Un grand lit, une armoire, une television et un equipement HI-FI, un frigidaire, des coussins, une table de chevet et une petite table basse collee contre le lit. Nous nous asseyons confortablement sur le lit et elle m'offre de petits gateaux qu'elle avait fait elle meme.

Nous regardons la television et lui vient l'idee alors de chercher des dvd de musique traditonnelle tibetaine. Je suis enjouee a l'idee de decouvrir ces images.
En l'attendant j'observe plus attentivement sa chambre ou trone plusieurs images du Dalai-Lama ainsi que des posters de Basket-Ball, sport qu'elle apprecie tout particulierement (!) et un poster de l'equipe de football de Manchester United...!
Quelques objets qui font penser a une chambre d'adolescente, c'est propre, bien range, elle m'expliquera que c'est pour permettre aux bons esprits, buddhas de venir sinon ils restent dehors. 
Certains des preceptes dans cette philosophie demandent une chambre, une maison bien tenue, des verements propres et un corps soigne.

L'apres-midi est agreable, un moment "entre-filles".

Le soir est alors dedie a mon integration dans les coulisses de la cuisine.
J'observe surtout, je tente un petit coup de main parfois, pour faire les momos, specialites tibetaine, je prends des photos, je sers quelques personnes. C'est convivial et je taquine un peu mon chouchou - Tchithou (pour la prononciation parce qu'a l'ecriture cela n'a rien a voir)' 13 ans, qui vit ici sans sa famille, il rentre parfois voir ses parents. Il parle un dialecte special, timide, j'ai du mal a capter son regard. Il est besogneux, travaille vite et bien, une petite perle. Je repense alors, a mes eleves du meme age qui se plaignent pour un oui ou un non, ne savent pas apprecier une vie, certes differente, mais avant tout privilegiee. Il y a du travail a faire, mais c'est un autre debat.

Le service se termine peu a peu et me voila le diner offert, une soupe aux legumes et pates, un delice. Je ne desire alors pas penser a l'hygiene de la cuisine et petites bestioles que j'ai pu voir trainer du cote des ustensiles de cuisines, des plans de cuissons, des casseroles et vers la table de travail...
Nous mangens sans parler ("parce que sinon cela refroidit") et avec grand : "schruuuuuppsss" en avalant la soupe pour mes hotes.

Il est 23 heures, je rentre dans la nuit noire vers ma chambre, avec les chiens, qui semblent se demultiplier a partir de 22 heures.
Je me blottie dans mon sac de couchage et m'endort paisiblement.

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30 novembre 2008 7 30 /11 /novembre /2008 07:21
Le deuxieme jour, je debute la journee avec Sarah, pour mon premier cours de Yoga made in India, enfin par un prof Francais. Nous prenons alors un rickschaws, ce que vous pouvez comparer a un Tuk-Tuk (voir article sur mon blog dedie a ce mode de deplacement), auquel j'ajouterais le qualificatif de "sportif"! Sportif, parce que vous avez l'impression d'etre dans un jeux video ou quelqu'un commande les manettes mais n'est pas toujours tres attentif aux differents pieges de la route... ca va vite, cela s'arrete sec, a quelques millimetres de l'engin qui precede, parfois cela ne s'arrete meme pas, meme si le feu est rouge ou si d'autres voitures, motos, rickschaws arrivent par la droite, la gauche, le milieu, derriere, en diagonale, du trottoir ou du ciel...j'exagere bien sur, mais du coup vous profitez moins du spectacle des rues, d'autant plus que votre petit toit qui vous protege est assez bas, et vous devez vous penchez, en meme temps vous accrochez pour ne pas etre ejecte de la cariole lors d'un virage plus serre. Les vues, les visages, les monuments, les batiments defilent plus vite, vous arrivez parfois a entrevoir un moment de vie locale, de prendre des reperes sur une grande rue, un quartier. Mais ce rickschaw la etait aussi, et il faut le souligner, un rickschaw rare puisqu'il a branche son compteur pour cette course situe dans un beau et residentiel quartier. La pratique la plus courante etant de negocier le prix, pour la meme course, tous les samedis matins, Sarah et sa collegue, Stephanie ne payent pas le meme prix, les aleas des rencontres avec des chauffeurs plus ou moins gourmands et l'etat physique et mental pour tenter de negocier des l'aurore... Arrivee dans une petite salle, tres en longueur, nous nous installons et debute alors mon premier cours de Yoga. Je dois avouer que je m'attendais peut etre un peu a autre chose. Il existe, il est vrai, differents types de Yoga, je ne puis vous dire le nom de celui auquel j'ai goute. J'ai toutefois beaucoup apprecie le travail base sur la respiration et me suis retrouvee bien essoufflee apres le travail de "salutation" qui consiste en une succession de mouvements et etirements, que l'on fait de plus en plus vite en ne consacrant lors des dernieres repetitions qu'une inspiration et une expiration a la fin...je peux vous dire que "c'est du sport" a ce moment la. La tenue des positions est parfois aussi le moment ou votre corps vous rappelle vos propres limites, votre age, votre passe, vos abus! Mais tenter de tenir, ne pas s'ecouter, pour progresser permet certaiement de trouver beaucoup de satisfaction dans ce travail...j'ai decide de retenter, ailleurs, en choississant les pratiques qui pourraient me plaire, a premiere vue. La fin de matinee et l'apres-midi ont ete consacre a la visite du Old Delhi, plus typique que le New Delhi, avec son imposant Fort rouge, ses ruelles qui partent des grandes arteres principales, celles la meme ou vous entrez en apnee, en essayant de trouver un moment pour respirer, tellement la foule est dense. J'y suis arrivee en Rickschaw, deposee daans la rue demandee mais ou vous ne reconnaissez rien, puisque pris par le monde, la circulation, les klaxons qui vous font sursauter ou resonnent dans vos oreilles, tout le temps. Les odeurs montent et s'insinuent dans votre nez, vous regardez a droite, a gauche, devant et derriere vous, vous cherchez votre chemin, vous etes observes de toute part...vous voulez reprendre votre souffle mais la vie dans la rue ne vous le permet pas... Je marche, je me trouve alors devant une magnifique mosquee, je tourne, je trouverais bien par ou passer, et une ruelle, plus calme s'offre a moins....huuuuuu, je me vide et me remplis d'air, le rythme cardiaque redevient normal. Le premier effet s'estompe. Je passerais l'apres-midi a deambuler dans les grandes arteres, le petit chaton a besoin de prendre ses marques avant de continuer a se lancer dans les ruelles. Je m'arrete dans un lieu cher aux Sikhs, religion peu representee en Inde, mais dont un des grands lieux a Delhi se trouve dans cette rue qui mene jusqu'au Fort rouge. Un guide m'accueille, la visite est gratuite, il est alors ensuite possible de discuter et poser des questions. La aussi c'est un lieu ou se succede, continuellement, sans arret, une multitude de personnes, coiffees pour les hommes, d'une sorte de turban et vetu principalement de trois couleurs. La priere est quotidienne, les croyants ont a venir dans ce lieux, tous les jours. Accueil de personnes, distributions de repas, lecture des textes religieux dans de petites pieces a l'etage. A la fin de la visite, je discute alors ave un des membres Sikhs...une heure ou je tente de comprendre les concepts et idees de cette religion au travers de l'anglais qui me pose la quelques limites de comprehension. Je garde en memoire le debut de cette discussion avec cet homme dont le charisme, les traits serieux du visage, le regard penetrant me prennent tout de suite aux tripes et me donne envie de l'ecouter. La religion Sikh est monotheiste, et croit donc en un seul Dieu, unique supreme. Cette religion considere les hommes et les femmes sur le meme plan, sans distinction. Elle prone l'honnetete, la fidelite, la solidarite, l'entre-aide, l'aide aux plus demunis. Les hommes portent la barbe, avec l'interdiction de la couper, juste de l'arranger un peu de temps en temps, ne fument pas, ne boivent pas, aucune pratique ou consommation nefaste pour la sante...il en va de meme pour les femmes bien evidemment. Trois couleurs principales sont portees : l'orange, le noir et le bleu, chacune de ces couleurs representant une signification particuliere. Il evoque alors le concept de balance (je souris a ce moment la de retrouver ce mot, ce concept sur ma route, plusieurs fois depuis le debut de mon voyage), la theorie de la naissance du monde, et bien plus encore... A la sortie de cette visite et de cet echange, je marche a nouveau dans les rues de Old Delhi, mais je suis ailleurs, je tente de remettre certaines pieces du puzzle de cette discussion dans le bon ordre, d'imbriquer les choses qui me paraissaient moins claires ou plus difficiles a comprendre a cause du language utilise. Je remonte toute la rue, jusqu'au bout, direction la mosquee, sans manquer de regarder toute l'activite qui s'y deroule, de constater que dans une des plus grandes "bakery" de la ville, c'est comme dans les rues: du monde, qui se bouscule, se frole, se marche un peu dessus, pas une seule table de libre, cela va et vient...et ne jamais laisser un espace entre la personne qui te precede et toi, sinon il y a toujours quelqu'un pour venir s'imbriquer dans cet espace...et lorsque c'est dans la file d'attente pour aller aux toilettes (et "ca presse!!"), ben patience est le maitre-mot. Je m'habitue aux regards, qui se poursuivent, je reponds aux "hello" et autres "namaste" sans m'arreter, j'avais deja eu du mal a faire partir un homme qui voulait me faire visiter le quartier et m'emenner dans les ruelles pour ne pas se perdre et voir tout ce qui est possible de voir...mais "no money...". Je suis calee, je refuse, explique, discute un peu pour profiter de quelques rensiegnements et devient plus ferme pour lui dire que :"No, thank you, i visit alone..." Je reprend ensuite la grande route, les bruits de la circulation s'ajoutent a ceux de la vie quotidienne de la rue, je commence a fatiguer, le soleil met tout doucement son pyjama de nuit (!), je prends un rickschaw, je rentre a Jangpura, cela est suffisant pour aujourd'hui. Je n'aurais pas tout compris a ce que j'ai vu ce deuxieme jour dans le Old Delhi, comment cela fonctionne, beaucoup d'images se bousculent, la soiree sera agreable et permet d'echapper un petit temps a tout le remue-menage que cela peut procurer.
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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 09:54

Un soir lors de mon sejour a Mc Leod Ganj, j'ai decide de rentrer a la guesthouse et de m'asseoir sur la terrasse, qui offre de jour une vue epoustouflante sur la chaine de montagnes qui se dresse face a vous.


De nuit, lorsque les etoiles sont au rendez-vous, c'est tout simplement magique.


Deux chaises, ma couverture, ma musique, deux cigarettes, et ma biere, je me suis preparee et laissee aller a ce rendez-vous avec un moment de bonheur...



J'ai passe la plus belle soiree depuis le debut de mon voyage:


Simplement se laisser bercer au rythme de la musique que vous aimez, et dont certaines paroles vous arrivent sous un autre jour.


Simplement profiter du spectacle naturel de ces etoiles, certaines plus brillantes que d'autres, certaines dont vous pouvez avoir l'impression qu'elles vont toucher les montagnes, certaines que vous aimeriez approcher.


Simplement apprecier la froideur de cette nuit de Novembre, remettre la couverture sur ses epaules et ses pieds et ressentir la chaleur qui vient vous enveloppez.


Simplement se souvenir de certains moments vecus, en sourire, en rire, s'en amuser.


Simplement repenser aux gens que vous aimez, ce qu'ils font, ou sont-ils, et ressentir deja le plaisir a raconter ce que vous avez vu, partagez avec des gens qui vous connaissent.


Simplement etre en accord avec vous meme, les deux pieds sur terre et tellement loin en meme temps, mediter.


Simplement etre dans le moment, s'arreter, et vivre chacun de ses gestes, mouvements.


Simplement  "se nourrir" de ces instants, sans prix, rien ne vaut tout ce qui est vecu alors pendant ce temps la.


Simplement reflechir a ce qui vous a touche, choque, emu, interpelle, en faire le bilan, l'analyse.



Simplement se lever et rejoindre son lit, remonter la couverture, fermer les yeux...

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27 novembre 2008 4 27 /11 /novembre /2008 05:53
Je souhaite debuter cet article par ce texte qui m'a ete envoye par une amie, Marie. Elle savait qu'il allait me plaire, que je suis dans cet etat d'esprit, qu'il s'agit d'une des voies de la non-violence (AHIMSA en sanskrit), d'autant plus parlant apres la rencontre que j'ai faite hier soir et que je vous conterais apres la lecture de ces mots. Autoportrait au radiateur. Robin "Faire sans cesse l'effort de penser à qui est devant toi, Lui porter une attention réelle, soutenue, Ne pas oublier une seconde Que celui ou celle avec qui tu parles Vient d'ailleurs, que ses goûts, Ses pensées et ses gestes ont été façonnés par une longue histoire, Peuplée de beaucoup de choses et D'autres gens que tu ne connaîtras jamais. Te rappeler sans arrêt que celui ou celle Que tu regardes ne te doit rien Cet exercice te conduit à la plus grande jouissance qui soit Aimer celui ou celle qui est devant toi, L'aimer d'être ce qu'il est, une énigme Et non pas d'être ce que tu crois, Ce que tu crains, ce que tu espères Ce que tu attends, ce que tu cherches, ce que tu veux..." A mediter, lorsque nous nous retrouvons face une personne connue, reconnue ou non, cela demande un travail sur soi qui rejoint un peu celui des premiers pas vers la voie de la sagesse, longue route qui passe par des pratiques quotidiennes... Me voila hier soir en train de me demander si j'allais retournais dans ma chambre pour lire ou si j'allais rester dans le village. Le froid et donc l'envie de chaleur, de baigner encore un peu avant le coucher dans cette ambiance de fin de jour, ou de debut de nuit, je me dirige vers le bar restaurant qui m'avait accueilli pour le dejeuner, au premier etage, au fond... Quelques temps plus tard, voila un homme, africain, qui passe devant moi et en ayant fini avec ses petites affaires, me souhaite : - "bon appetit", en francais, et je reponds: - "merci"... Nous faisons connaissance, il m'invite de suite a le rejoindre en bas ou il vient de commander son diner. Je le suis du meme pas. Il me demande alors ce qui m'amane a Dharamsala, je lui repond: - "Les montagnes, le calme et puis je suis interessee pour decouvrir davantage de choses sur le bouddhisme" - "ah, je suis bouddhiste" J'apprends alors qu'il vient du Cameroun, et qu'il a ete, a un moment de sa vie, attire par le bouddishme, a eu la chance de rencontrer un maitre spirituel et pas n'importe lequel parait il (!). Il me parle alors des pratiques, de la meditation, de la compassion, des differentes voie et autres chemins qui menent a la sagesse, de ce que l'on decouvre lorsque l'on passe les differentes etapes. J'esperais, dans mon parcours, pouvoir rencontrer quelqu'un qui puisse m'ouvrir le coeur et la pensee vers cette philosophie de vie, je ne pensais pas que cela se ferait, pour la premiere, fois par un Africain, Camerounais, a Dharamsala, dans un restaurant ou les gants et le bonnet ne sont pas de trop... Je suis captivee par cette discussion qui m'amene des pistes de reponses sur les concepts qui etaient alors jusque la incomprehensibles pour moi. Ce vide qu'il faut faire en soi en travaillant sur son ego pour finalement pratiquement l'oublier pour etre totalement ouvert aux autres. Les pratiques meditatives ou parfois, un sujet, un concept est choisi et se positionner, pour ensuite commencer la reflexion, le geste de priere que j'avais tant de fois vu dans les temples que j'avais visite...et la compassion, encore et toujours. Alors la compassion, evoquee et expliquee par un bouddhiste, a des tendances bien plus profondes que notre compassion quotidienne (qu'il ne faut pas renier, c'est juste une difference que je souligne, et heureusement que nombre de personnes tendent vers cela), mais surtout veritable puisque dechargee d'un but personnel. Apres cette Rencontre, je suis allee dans ma chambre ou j'ai reouvert le livre "Lecon de sagesse, les soutras du coeur" du Dalai-Lama et les mots prenaient deja un autre sens... A travers cet echange, je me suis sentie encore davantage attiree par cette voie, nous nous revoyons ce soir et demain pour une journee complete de pratique... Que chacun puisse reflechir a sa conception de la compassion...
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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 13:12

Apres 8 heures passees dans un bus local pour rallier Dharamsasla au depart de Chandigarh, coincee sur la banquette arriere, assisse a moitie sur ma valisette, qui a du veritablement souffrir, la fenetre, le siege avant et les differents indiens qui se sont succedes a ma gauche, le trajet fut douloureux pour mes jambes, mon dos et autres articulations.


Un vieil adage dit: "il faut souffrir pour etre belle", je le corrigerais en disant: " la souffrance n'est rien face aux emotions d'une arrivee a Dharamsala".

Et puis parler de souffrance, meme physique, en se dirigeant alors vers un des hauts lieux bouddhistes, est un comble!

La surprise fut si belle...je ne m'imaginais pas alors rentrer dans un autre monde, une autre vie, si differente de l'Inde que j'avais vu jusque la.

Je realise en regardant pas la fenetre, que nous etions tout de meme deja montes en altitude. Et puis d'un coup, d'un seul, au rythme des virages montagnards, se dresse face a moi la chaine de Dhanla Dan dont les cimes atteignent plus de 5700 metres.

A bout de souffle, le paysage fabuleux m'emmene sur le chemins escarpes des emotions. Celles qui vous donnent la larme a l'oeil devant cette beaute que seule la nature peut nous offrir et que l'homme detruit, chaque jour un peu plus. Je pense aux enfants, a Lea et Timothee, et les trois M, j'aimerais qu'ils puissent voir cet endroit un jour.

Emotions parce que la destination finale est un des temps forts de mon voyage. Fief indien pour le peuple tibetain, residence du Dalai Lama, spiritualite, non-violence, goutte d'Ahimsa... Je me laisse bousculee le coeur et les tripes, les yeux et la tete...

a suivre

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22 novembre 2008 6 22 /11 /novembre /2008 15:09

Je me suis sentie comme un petit chaton lors de mes premiers pas dans cette ville gigantesque...

 

A taton, le premier jour, apres mon arrivee dans la nuit, lorsque je suis allee me ballader dans les rues du quartier ou reside Sarah et Ludwig, qui m'ont gentillement et chaleureusement accueilli.

 

L'endroit est calme, c'est un quartier davantage residentiel, ou la categorie de la population qui y habite ne semble pas dans le besoin.

 Il faut, comme a chaque fois, relativiser et resituer cela dans le contexte de ce pays, immense, qui brasse beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde, et ou la pauvrete se trouve et retrouve regulierement, suivant les endroits que vous visitez.

 

Je croise donc des enfants sales, des mendiants, des personnes handicapees, lors de mon passage dans le marche qui se trouve a deux minutes a pied.

La demarche n'est pas tres assuree, un peu hesitante, je tente surtout de ne pas penser a tous ces regards, et de profiter, comme j'en ai coutume, des differents spectacles qui s'offrent a mes yeux.

 

Celui du marche est toujours un moment que j'affectionne particulierement puisque tous les sens sont en eveil...les odeurs, les couleurs, les voix, les cris et les appels pour venir acheter les legumes, des boissons, des fruits, du pain, les stands et charrettes qui se trouvent sur le bord de la route, se melent aux petits commerces a l'interieur des maisons et immeubles qui ne depassent pas deux ou trois etages.

 

Je n'ai pas besoin de vous dire que je detonne dans cette ambiance, l'endroit n'est pas touristique, je suis ravie de profiter de cette immersion 100% locale...de gouter aux premieres sensations "indiennes", legerement poussiereuses, de rentrer dans un autre monde, ou les mots alors me manquent pour traduire ce que je vois et ressens, il faut du temps, et encore...

 

Apres le tour, relativement rapide, du quartier, et on fait vite de s'y perdre si l'on ne prend pas de reperes, je m'arrete dans le petit parc qui se trouve en face de l'appartement ou je reside pour trois nuits, et regarder tous les ecureuils qui jouent a un jeu inconnu. 

 

Il y en a peut trois, non quatre....et encore deux autres la-bas...en l'esace de quelques minutes, j'an aurais vu plus que depuis que je suis venue sur cette terre.

 

Puis un groupe d'adolescents arrivent, l'un d'entre eux me demande une cigarette, que je lui refuse, en disant que je le trouve bien jeune pour fumer (!). Je percois en lui, ah la prof qui revient, le jeune homme, l'eleve un peu "fourbe", indiscipline parfois (souvent...?), trop sur de lui. Un de ces amis fait la traduction, on ne se comprend pas toujours. Je pose des questions, sur eux, l'ecole, les cours de sport, l'endroit ou ils habitent. L'un deux me repond toujours de maniere tres scolaire : "Yes Mam" - "I had an exam, Mam" - "He is indisciplinate in school, mam" (je vernais d'avoir la confirmation de mon ressenti...).

 

Je lui demande de chanter, il tente et je ne suis pas sur de la signification des paroles, lorsque je vois ses camarades rigoler...Il dechire la feuille ou les questions etaient ecrites pour son examen et en jette les morceaux sur l'herbe...il est temps d'y aller pour eux, j'aurais le droit a quelques : "Fuck You" au passage, une fois que quelques metres nous separent...

 

Je remonte a l'appartement et vais boire un cafe...je me dis oui...: Incredible India

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