Il y a des voyages, des déplacements, des arrivées qui sont plus difficiles ques les autres, pour des raisons différentes...
Quelques heures avant de prendre l'avion, j'avais dévoré le guide du routard pour préparer ma visite du nord du pays. Et c'est peu dire que les conseils aux voyageurs sont nombreux dans ce guide, tant vous pouvez vite vous faire avoir. Bon sens, logique, préparation ¨mentale¨ sont nécessaires pour ne pas etre trop demuni dans un pays semble t'il complétement dépaysant, voir incompréhensible, mais d'une grande richesse culturelle, historique et j'en passe.
Combien d'histoires, de faits divers concernant des touristes qui se sont retrouvés dans des positions parfois rocambolesques, parfois dangereuses, parfois mortelles. Certainement un petit pourcentage, ces mésaventures là prennent quelque fois le pas sur les autres découvertes de routards. On focalise dessus, l'appréhension, la peur sont des sentiments qui restent parfois bien ancrées, somewhere in the middle of nowhere et ressurgir lorsque vous ne vous y attendiez pas.
Comme lorsque le visage des deux Françaises s'assombrit pour me raconter (¨sans vouloir te faire peur Valérie...¨) qu'une bonne amie à elles, lors de son voyage en Inde s'est retrouvée, en taxi, dans une ruelle très sombre, la nuit et où d'autres hommes sont montés...ses cris et ses battements de jambes lui auront permis de les voir s'echapper et de finir au milieu de nulle part, en pleine nuit.
Juste avant de prendre la navette, j'ai la très bonne idée d'aller jeter un dernier coup d'oeil sur internet et je tombe sur un fait divers très récent (30 octobre 2008), un touriste qui n'est jamais revenu de son séjour, son corps retrouvé à une vingtaine de kilomètres de l'aéroport, après avoir pris un taxi qui n'en était pas un vrai.
La peur aurait été moins pesante si j'arrivais de jour, si je n'étais pas seulE à voyager, si je ne sentais pas que j'allais vraiment mettre les pieds dans un pays inconnu et si différent, où la place de la femme est également particuliere.
Première sensation lorsque je descend à la porte C6 pour l'embarquement et les visages, les regards qui se tournent vers moi. Beaucoup d'hommes, j'avais pris le soin de m'acheter une bague pour faire croire à un mari. Je suis donc Valérie, mariée à Boris, nous avons trois enfants, oui déjà...
La femme blanche est perçue comme plus libérée sexuellement, la blondeur étant ici non pas un prétexte à des blagues douteuses !!!
Je m'asseois tout au bout là ou ne viendront me rejoindre que trois couples musulmans ou je ne verrais même pas ni les yeux, ni un morceau de peau des femmes. Je sens sur moi, sans me laisser prendre par la parano, les regards, les visages qui se tournent, ses mouvements d'observations furtifs. Il va bien falloir s'habituer, et puis cela fait parti du jeu...
Je me retrouve à côté du hublot, en même temps il fait nuit alors bon, le paysage d'arrivée, cela sera pour une autre fois. Un Indien à côté de moi, qui s'enfile quatre ou cinq whisky in the rock en peu de temps et nous sommes en altitude...nous parlons, je suis invitée à venir manger chez lui, dans sa famille, sa femme tient une bijouterie et gagne plus que lui : Is it a problem? que je lui demande, ¨no¨, me répond-il...en rigolant...ah l'effet Whisky.
Cela me fait oublier pendant quelques temps les appréhensions qui reviennent au moment de descendre de l'avion. Mes les diverses expériences faites jusqu'ici m'ont agueries, et un des meilleurs conseils donnés par une amie voyageuse, c'est de s'écouter : je me dis donc que je verrais en sortant si je sens de faire le trajet d'une petite heure jusque chez le couple qui vit à Jangpura...et puis, j'aime me retrouver face à ces situations...je sais que j'y serais allée, quand faut foncer, faut foncer!!!
Sortie des douanes : ¨yes it's my first time in India¨, récupération des bagages, surtout de ma Valisette...et me voilà à rehercher le petit couloir, assez long, pour sortitr à droite et trouver la petite cabane pour prendre le ticket de taxi pre-paid avec marqué Delhi Police Office ou un truc comme cela...Référence GDR (guide du routard)
Pas de couloir étroit, une masse de gens compacté derriere les barrières mais plutôt une impression de familles et amis qui attendent, et puis je prend la droite 15 mètres plus loin et là...les cris, les Hey Hey, une foule qui s'amasse derrière les barrieres, des hommes qui chassent des personnes, plein d'Indiens, quelques Foreign people (oui je sais cela fait Jean Claude Vandamne, mais je veux bien parier quelques centaines de roupies que cela serait pareil pour vous ce franco-anglais de bas étage, après quelques semaines en voyage à tenter de parler viet, Thai, Anglais, Allemand...) et une cabane mais pas la bonne inscription, en mem temps, il y en a une autre a cote et d'autres encore a l'interieur et personne donc je pense bien que c'est la bonne, renseignements pris avec une autre touriste anglaise.
Je me fraye un passage, je prends un air froid, distant, une carapace, je me mets dans mon rôle...
Je prends mon ticket, oui je me sens d'y aller, de prendre ce risque si minime soit-il au final...mais effrayant par moment pour moi, femme seule, blanche, blonde (fausse certes),la nuit, Inde, une adresse que j'estime être une soupape, on m'attend, j'ai des gens que je connais ici...
Bref, je fais la blasée, la dure, monte, indique ma destination, mes amis m'attendent, ok, on y va...et ne profite pas des premeirs instants, le vis tout simplement de manière à etre sereine...j'arrive à bon port même si je pense que Sébastien Loeb a du soucis à se faire parce que si certains chauffeurs se mettent au sport automobile, il y a des chances qu'ils grimpent vite sur les échelons mondiaux...
La porte s'ouvre...mon mqtelas m'attends, il n'est pas loin de une heure du mat...Je suis en Inde, saine et sauve (oh oui un peu de mélodrame au vu de mes émotions traversées...)